Communication des bébés :
Au treizième siècle, le roi Frédéric II voulut faire une expérience pour savoir quelle était la langue d'origine "naturelle" de l'être humain. Il installa six bébés dans une pouponnière et ordonna à leurs nourrices de les alimenter, les endormir, les baigner, mais surtout...sans jamais leur parler. Frédéric II espérait ainsi découvrir quelle serait la langue que ces bébés "sans influence extérieure" choisiraient naturellement. Il pensait que ce serait le grec ou le latin, seules langues originelles pures à ses yeux. Cependant, l'expérience ne donna pas le résultat escompté. Non seulement aucun bébé ne se mit à parler un quelconque language mais tous les six dépérirent et finirent par mourir.
Les bébés ont besoin de communication pour survivre. Le lait et le sommeil ne suffisent pas La communication est aussi un élément indispensable à la vie.
[LA REVOLUTION DES FOURMIS Bernard Werber]
Comment s'intégrer ?
Il faut imaginer que notre conscient est la partie émergée de notre pensée. Nous avons 10% de conscient et 90% d'inconscient immergé.
Quand nous prenons la parole, il faut que les 10% de notre conscient s'adressent aux 90% de l'inconscient de nos interlocuteurs.
Pour y parvenir, il faut passer la barrière des filtres de méfiance qui empêchent les informations de descendre jusqu'à l'inconscient.
L'un des moyens d'y réussir consiste à mimer les tics d'autrui. Ils apparaissent nettement au moment des repas. Profitez donc de cet instant crutial pour scruter votre vis-à-vis. S'il parle en mattant une main devant la bouche, imitez-le. S'il mange ses frites avec les doigts, faites de même, et s'il s'essuie souvent la bouche avec sa serviette, suivez-le encore.
Posez-vous des questions aussi simples que : "Est-ce qu'il me regarde quand il parle ?", "Est-ce qu'il parle quand il mange ?" En reproduisant les tics qu'il manifeste en son moment le plus intime, la prise de nourriture, vous transmettrez automatiquement le message inconscient : " Je suis de la même tribu que vous, nous avons les mêmes manières et donc sans doute une même éducation et les même préoccupations."
[LA REVOLUTION DES FOURMIS Bernard Werber]
Et bien moi, Shizoni, j'aurais quelques remarque à faire là-dessus. J'ai choisi d'écrire ces deux passages de ce livre parce qu'ils m'ont frappé mais bien que je sois d'accord avec le premier article, le second me pose quelques problèmes. Si pour se faire accepter dans un groupe, on doit imiter ceux qui en font déjà partie, on perd ou on refoule alors son soi-même...Comment peut-on vouloir faire une chose pareil ? Même si être seule est insupportable, et qu'on a le désir de faire partie d'un groupe, est-ce que cela est plus fort que le désir d'être fidèle à soi-même ? Personnellement, je me pose encore la question...